Lettres d'informations

Nous publions régulièrement une lettre d'informations. Elle permet d'informer les membres et donateurs de l'activité de l'association :

Association A Nous Tous

115 cours du Général de Gaulle

33170 GRADIGNAN

Tél: 09 50 39 17 17

asso.anoustous@gmail.com

Lettre 190

14 juillet 2023

Chers Amis,

S’il est un sujet qui va devenir préoccupant, bien qu’à maints égards il le soit déjà, c’est celui de l’immigration. On sait que tous les organismes qui oeuvrent dans le sens d’un accueil digne pour toute personne choisissant la France pour terre d’asile rencontrent des difficultés pour l’obtention du titre de séjour.

Présentement, l’OQTF a frappé bien de nos aidés:

La famille Géo qui attend de voir arriver la date du cinquième anniversaire de leur arrivée en France.

La famille XH qui a « fêté » ses 10 ans de séjour en France.

Le Comorien Yasser qui n’a pas réussi tous ses examens de droit.

A ce sujet, extrait du journal d’ATD Quart Monde, la Défenseure des droits, Claire Hédon, relève des points de préoccupations importants dans le projet de loi « pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » présenté en conseil des ministres début février.

Elle constate d’abord que ce texte vient s’ajouter à une trentaine de réformes déjà votées, qui ont « souvent été contre -productives ». « Surchargées, les préfectures dont on connaît par ailleurs le manque d’effectif et les problèmes liés à une dématérialisation excessive, ne sont plus en mesure de recevoir et d’instruire dans des délais raisonnables les demandes de délivrance ou de renouvellement d’un titre de séjour.

Elle pointe en outre « l’absence de protection des étrangers les plus vulnérables » et la création d’un titre de

séjour « métiers en tension », fragilisant ces publics « Dans cette perspective, les droits des étrangers et notamment à

la protection de leur vie privée familiale, demeureraient, précaires et dépendants des fluctuations de l’économie. Ce

risque est renforcé par la durée de ce titre de séjour, un an, sans que les conditions de renouvellement ne soit clairement précisées », indique la Défenseure des droits. Elle estime donc que les évolutions prévues dans ce texte de

loi « exposent les étrangers à un pouvoir discrétionnaire croissant de l’administration ».

La lecture de ce texte inquiète, comme inquiète la conclusion tirée du journal Sud-Ouest d’un éditorial de Benoît Lasserre du 20 juin :

« L’annonce de la panthéonisation de l’apatride arménien Manouchian intervient surtout alors que se profile un débat, celui de l’immigration, qui va de toute évidence enflammer l’Hexagone »

! Nous nous tiendrons informés et pourquoi pas, prêts à intervenir auprès de notre députée ?

La lettre accompagnant les reçus fiscaux disait en substance que nous avions été concernés par 17 pays, que les subventions mairie+ banque +paroisse avaient atteint la somme de 7 150 € et que le total de vos participations étaient de 23 510 €

En tout, 26 244 € pour différentes aides dont vous avez eu connaissance par les lettres reçues au fil du temps.

Compte de résultat 2022


Les aides

à 18 ans, ses parents ont attendu le passage de leur fille à la majorité pour la renvoyer du domicile familial. A la rue

avec sa copine, dès le soir. Recours à la chambre d’hôtel, une quinzaine de nuits, du temps nécessaire pour obtenir un logement. C’est chaleureusement que les deux jeunes femmes nous remercient.


Ariana (Albanie) a tenu à nous rencontrer pour remercier. Il est vrai que sa situation s’est améliorée. Heureusement !

Au point qu’elle instruit un dossier de demande de naturalisation. A Nous Tous participera pour régler les honoraires de l’avocat.

GEO- Famille (Géorgie)

Une bonne nouvelle, Edouard va mieux, bien mieux si bien qu’il a repris du poids ainsi que du service auprès de l’équipe saint Vincent (aide alimentaire) avec toutefois l’indication médicale ne pas manipuler des charges supérieures à 15 kg

- Une proposition : l’augmentation du salaire horaire.

-La possibilité à toute personne désirant employer les services de la famille d’utiliser le CESU et par conséquent de lui régler directement le service rendu. Le loyer serait alors au nom de la famille et non à celui d’A Nous

Tous. Une entrée dans la légalité !

René (Centrafrique) Nous allons faire exception et vous communiquer le nom. Une recherche sur Internet vous permettra de vous faire une opinion sur son cas. Nous avons aidé (René) Régis Dounda quand il était en difficulté à Gradignan. Nous avions conservé des liens quand il était ministre de la jeunesse en Centrafrique. Puis incarcération politique comme l’a été son jugement. Certains donateurs le soutiennent par l’envoi de livres qui lui permettent de « passer » le temps. Francophile est une caractéristique qui n’est pas bien vue actuellement dans son pays. Il reste attaché à la culture française ce qui n’a pas l’heur de plaire ni dans son pays, ni dans d’autres pays africains.

Sa femme Nelly se trouve ne France, réfugiée, à la recherche d’un logement pour ses trois enfants. Il est dans sa prison le seul prisonnier politique.

Yasser (Comores)

Après un séjour en HP et quelques jours passés près de sa mère à Dijon, il est de retour en Gironde et compte reprendre son travail dans un supermarché début août.

Contacts téléphoniques réguliers avec lui. :

Espérons qu’il recouvre une bonne santé.

Aïcha (Guinée, 20 ans)

Parents décédés. Elle quitte la Guinée après avoir été vendue à un riche Guinéen comme 4ième épouse.

Discrète sur son itinéraire et ses déboires, elle parle des pays traversés, du long parcours mouvementé pour aboutir en Tunisie où elle travaille pour gagner quelque argent afin de traverser la Méditerranée.

Au CADA de Bordeaux en transit pour quelques semaines, elle avait besoin de nourriture et de vêtements.

C’est la raison pour laquelle elle téléphone tard dans la soirée d’un dimanche. Orientée vers l’équipe Saint Vincent de Gradignan elle y a été bien accueillie.

Elle attend une destination future qui sera assurée par le CADA de Bordeaux. Elle nous tiendra au courant.

Moni (Cameroun)

Nous l’avions connue stagiaire à l’IREP. Il y a deux ans. Aujourd’hui, alors que la préfecture refuse de lui renouveler son titre de séjour, elle vit avec ses deux jeunes enfants une période difficile. Plus d’aide d’aucune sorte : APL, Allocations familiales,…pas de travail et les loyers sont impayés. C’est un SOS qu’elle adresse.

Son avocate a introduit un recours auprès du tribunal administratif qui enjoint la préfecture à revoir sa position.

Espérons.

Nous quittant, avec un large sourire : « Ce soir, on va bien manger ! »

Maya (Mayotte)

Je préfère la galère en France mais pas à Mayotte où on se fait agresser quotidiennement, voler son portable et pire encore ! » Et Mayotte est bien un département français !

Plus de logement. Le PLIE de Villenave d’Ornon s’adresse à A Nous Tous, désespéré qu’elle soit, en ce début juin à la rue le soir même.

Titulaire d’un CAP Petite Enfance elle vit de crèche en crèche, de remplacement en remplacement.

Espérons qu’étant placée en tête sur la lise des prioritaires elle obtienne l’hébergement social qu’elle sollicite.

A tous, bon et bel été, qu’il soit quel que soit la météo, paisible et que la France retrouve en ce début d’été troublé ses couleurs marquées entre autres du sceau de la Fraternité. Nos remerciements les plus chaleureux pour votre soutien.

IREP Institut de Recherche et d’Education Permanente Don Bosco

OQTF Obligation de Quitter le Territoire Français

PLIE Plan Local d’Insertion par l’Emploi

CADA Centre d’Accueil pour Demandeur d’Asile

HP Hôpital Psychiatrique `

A bientôt

Jacques Héguitchoussy



Livre Immigration : le grand déni François Héran

L’ouvrage de François Héran présenté par Guy Aurenche est particulièrement bienvenu au moment où un nouveau projet de loi asile et immigration annonce de nouveaux reculs des droits des personnes exilées en France.

Ce livre pourra aider chacun à défendre ses convictions humanistes au service de la construction politique du vivre ensemble français, dans le monde d’aujourd’hui. François Héran n’hésite pas à affirmer : « le tout sécuritaire et sans issue. Le tout humanitaire ne suffit pas davantage à faire une politique. » Il ajoute n’hésitant pas à juger les politiques intérieures : «il faut avoir le courage de le reconnaître : la maltraitance systématique n’a jamais produit les effets dissuasifs escomptés. »

La nouvelle politique migratoire devra mettre en balance les intérêts de tous au lieu de pousser à fond le curseur dans une seule direction. Le défi est considérable : anticiper les « crises migratoires » annoncées parles instances situées en première ligne ; mobiliser au plus tôt les moyens humains nécessaires (et pas seulement sous forme d’emplois précaire) ; rappeler les réussites tout autant que les échecs de l’intégration ;

saluer le rôle majeur des immigrés dans les emplois « essentiels »( et pas seulement par temps de pandémie) ;

relayer publiquement les travaux qui tels ceux de l ‘OCDE dans son rapport sur l'année 2001, démontrent que l'immigration rapporte plus au budget public qu’elle ne lui coûte ; rompre avec une logique perverse qui voudrait faire d !intégration- voire de l’assimilation- une condition d’entrée sur le territoire, alors que l’intégration à la nation s’est toujours effectuée à force de temps, sur une ou deux générations, au prix d’un

effort mutuel de toutes les parties. Bref, sortir du déni.

Pour ce faire, il faudra changer de combat. Cessons de scruter avec anxiété, des berceaux à la tombe, l’évolution respective de la « population majoritaire » et des minorités visibles en cherchant à repousser le moment fatidique où « la France ne sera plus la France ». Travaillons plutôt à accélérer l’intégration des groupes « minorisés » dans une majorité élargie. Prenons au sérieux la lutte contre les discriminations de toutes sortes, directes et indirectes, individuelles et systémiques. Le seul combat qui vaille est de poursuivre le mouvement engagé depuis plusieurs générations pour élargir les contours de la population majoritaire, renouveler notre vision de la « francité » en y intégrant tour à tour toutes les minorités. Nous avons  suffisamment de données pour pouvoir affirmer à la fois que le brassage des populations progresse dès la deuxième génération et que les esprits évoluent dans le même sens, même si des combats d’arrière-garde veulent encore nous ramener au rêve désuet d’une France vierge de toute immigration. Notre horizon n’est pas le grand remplacement mais le grand renouvellement.

A bientôt

Jacques Héguitchoussy

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28 juin 2022